Le Conseil européen extraordinaire du 17 au 21 juillet 2020 constitue une étape historique dans l'intégration européenne. Pour la première fois, les États européens sont arrivés à un accord dont une partie du volet financier repose sur un emprunt porté à l'échelle de l'Union européenne, c'est-à-dire sur la mutualisation d'une dette qui impliquera un remboursement à l'échelle de l'UE et non des pays bénéficiaires des sommes prêtées. Ce billet souligne également l'importance de la lutte contre l'aléa moral dans la construction de la monnaie unique, ainsi que le caractère inachevé et déséquilibré du policy mix de la zone euro.
Une chouette dans la pénombre
Ce billet fait suite à celui du 20 mai sur les missions de politique monétaire de l'Eurosystème. Nous analysons la position particulière dans laquelle Christine Lagarde et la BCE ont abordé la pandémie actuelle. Suite à sa prise de fonction le 1er novembre 2019, Christine Lagarde a eu un discours combinant continuité et inflexion avec les pratiques antérieures, même si elle nous a recommandé de ne pas opérer de comparaison avec ses prédécesseurs. La crise du COVID-19 rabat les cartes et remet la BCE au centre du jeu (malgré elle ?).